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L’Ennéagramme : une carte et une boussole pour se retrouver

​​« Le symbole qui prend la forme d’un cercle divisé en neuf par des points, 

reliés dans un certain ordre par neuf lignes, 

exprime la loi de sept dans son union à la loi de trois. 

Un homme isolé dans le désert tracerait-il l’ennéagramme sur le sable, 

il pourrait y lire les lois éternelles de l’Univers. 

C’est le mouvement perpétuel et c’est aussi la pierre philosophale des alchimistes. » 

George Ivanovitch Gurdjieff​

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L’Ennéagramme est bien plus qu’une simple typologie : c’est une carte vivante de notre fonctionnement intérieur, un guide précieux pour comprendre ce qui, en nous, agit à notre insu.

Ses origines exactes demeurent mystérieuses, mais ses racines plongent dans les traditions de sagesse les plus anciennes : pythagorisme, soufisme, christianisme des origines, enseignements hermétiques... Redécouvert au XXe siècle par G.I. Gurdjieff, il est transmis à Oscar Ichazo puis approfondi par le psychiatre Claudio Naranjo, qui établit des ponts puissants entre ce système ancien et la psychologie moderne.

Un miroir de nos mécanismes inconscients

L’Ennéagramme met en lumière les stratégies de défense que nous développons très tôt — dans nos six premières années — pour nous adapter à notre environnement. Ces schémas, devenus automatiques, continuent d’influencer nos pensées, nos réactions et nos décisions... parfois toute une vie.

En les identifiant avec clarté, l’Ennéagramme nous aide à :

  • sortir de nos conditionnements

  • comprendre ce qui nous pousse à répéter certains comportements

  • retrouver un espace de liberté intérieure

 

Il ne s’agit pas de "démonter" l’ego - encore moins de le tuer -, pas plus que de se juger, mais de mettre de la lumière sur ce qui nous dirige en silence, pour en devenir l’observateur, puis de s'affranchir de nos réactions automatiques et inconscientes.

Un chemin de dépouillement, pas de perfection

Loin des promesses de perfection ou d’illusions spirituelles, l’Ennéagramme nous confronte à la réalité de nos fonctionnements. Il nous invite à une désidentification progressive : ne plus confondre notre personnalité, façonnée pour plaire ou survivre, avec l’essence de ce que nous sommes vraiment.

« Il y a une part de toute chose vivante qui veut devenir elle-même :

le têtard, grenouille ; la chrysalide, papillon ; l’être humain abîmé, un être complet. 

C’est cela, la spiritualité. »

Ellen Bass

Retrouver l’intelligence de vie en soi

Derrière nos masques, sous nos automatismes, une force nous traverse : une intelligence de vie. Elle cherche à s’exprimer, à se déployer pleinement. Mais très tôt, nous l’avons adaptée, réduite, souvent étouffée, pour répondre à des besoins fondamentaux : amour, sécurité, reconnaissance.

Ainsi naît un "personnage" — notre ego — qui nous permet d’exister, mais qui, avec le temps, peut nous enfermer.

 

L’Ennéagramme nous aide à déconstruire ce personnage : à en comprendre les racines, les réflexes, les peurs. Et, surtout, à remettre cette construction au service de notre être profond, plutôt qu’à sa place.

Souffrance et transformation : un même appel

Notre souffrance n’est pas une erreur du système : elle est un signal intérieur, un appel au réveil. Elle nous invite à nous libérer de ce qui nous freine, à cesser de nourrir ce passé qui nous tient.

Mais il n’y a pas de transformation sans lucidité. Pas d’éveil sans traversée de soi. L’Ennéagramme ne promet pas de miracle : il propose un compagnonnage exigeant mais profondément libérateur, au cœur de nous-mêmes.

« Que nous apporte d’aller sur la lune, si nous ne sommes pas capables de traverser les abysses

qui nous séparent de nous-mêmes ? »
Thomas Merton

L’Ennéagramme, compagnon de vérité

À travers ses 9 profils, ses dynamiques, ses mouvements d’intégration et de désintégration, l’Ennéagramme offre une lecture fine et évolutive de ce que nous sommes : un être en devenir, appelé à se rappeler sa nature essentielle.

Il ne nous enferme pas dans une case : il nous aide à reconnaître ce qui nous enferme, pour mieux en sortir. Il éclaire nos ombres non pour les fuir, mais pour mieux les apprivoiser, et retrouver ce qui, en nous, est déjà libre.

Il est à la fois la carte et la boussole qui nous permet d'entreprendre ce voyage dans nos vastes et insondables profondeurs, comme l'illustre métaphoriquement la parabole du prisonnier contée par Idries Shah, maître soufi contemporain, dans son ouvrage "Monastère magique" :

 

     Un homme fut condamné à la prison à vie pour un forfait qu'il n'avait pas commis. Il se comporta d'emblée de façon si exemplaire que les geôliers, au bout de quelques mois, se mirent à le considérer comme un prisonnier modèle.

     On l'autorisa à rendre sa cellule un peu plus confortable, et son épouse put lui faire parvenir un tapis de prière qu'elle avait elle-même tissé.

     Plusieurs mois s'écoulèrent encore. Un jour, il dit à ses gardiens :

     « Je suis ferronnier de mon état. Vous êtes mal payés. Si vous pouviez me procurer de l'étain et quelques outils, je fabriquerais de petits objets décoratifs que vous pourriez vendre au marché, et nous partagerions le produit de la vente. Tout le monde y trouverait son compte. »

     Ceux-ci acceptèrent. L'artisan ne tarda pas à produire des objets ouvragés dont la vente profita aux deux parties, jusqu'au jour où, entrant dans sa cellule, les gardiens la trouvèrent vide. Ils en conclurent que le prisonnier était un magicien.

     Bien des années plus tard, après que l'erreur judiciaire eut été reconnue et que l'artisan, réhabilité, fût sorti de sa cachette, le roi de ce pays l'appela à la cour et lui demanda comment il s'était évadé. 

     « L'évasion n'est possible que par le juste concours de circonstances, dit le ferronnier. Ma femme a réussi à trouver le serrurier qui avait fabriqué la serrure de ma cellule ainsi que les autres serrures de la prison. Elle en a incorporé le plan intérieur dans un des motifs du tapis qu'elle m'a envoyé, à l'endroit où 5 fois par jour, au moment de la prière, ma tête le touchait. Elle espérait que j’enregistrerais ce dessin et comprendrais qu'il s'agissait du plan des gardes des serrures. Il ne me restait plus qu'à trouver les matériaux nécessaires à la fabrication des clés et à obtenir de pouvoir marteler et façonner le métal dans ma cellule. Je dus pour cela jouer sur la cupidité des gardiens, répondre à leurs besoins, pour ne pas éveiller les soupçons.

Voilà l'histoire de mon évasion. »

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